Tourisme de Masse : Réflexions pour Voyager Autrement

Aujourd’hui, 27 septembre, c’est la Journée mondiale du tourisme. Une journée qui, au-delà des chiffres et des slogans, nous invite à réfléchir à notre manière de voyager. Car si le tourisme rapproche les cultures, il peut aussi fragiliser les lieux que nous chérissons.

En tant que voyageuse noire et solo, j’ai parcouru des endroits merveilleux. Mais parfois, je me suis sentie étouffée par la foule. Derrière les cartes postales, il y a une réalité plus complexe : celle du tourisme de masse. Et c’est ce constat qui m’a amenée à explorer une autre voie : voyager autrement..

Quand la foule efface la magie

Je me souviens de Santorin, ses couchers de soleil flamboyants sur Oia… et les milliers de téléphones brandis pour capturer le même instant. Difficile de savourer la magie quand on joue des coudes pour voir la mer.

En Égypte, devant les temples millénaires, l’émerveillement se mêlait à l’agacement : bousculades, files interminables, bruit incessant.

Touristes nombreux visitant la vallée des rois en Égypte
Les temples millénaires d’Égypte accueillent chaque jour des milliers de visiteurs.


À l’Allée des Baobabs, j’espérais communier avec ces géants de la nature, mais la cohue des visiteurs avait déjà volé une partie du silence sacré.

Les Caraïbes : paradis sous pression

Le surtourisme ne se limite pas à l’Europe ou à l’Asie. Dans les Caraïbes, certaines destinations emblématiques sont aussi fragilisées par l’afflux massif de visiteurs.

Sur la Riviera Maya, au Mexique, les plages paradisiaques sont souvent envahies de touristes, les cenotes saturés, et l’écosystème marin mis à rude épreuve. À Punta Cana, en République dominicaine, le développement rapide de complexes hôteliers a transformé le littoral et créé une dépendance économique extrême vis-à-vis du tourisme.

Ces lieux offrent toujours des paysages de carte postale, mais derrière l’image idyllique se cachent des pressions environnementales et sociales qui interrogent sur l’avenir du tourisme dans la région.

Les merveilles d’Asie à l’épreuve du surtourisme

Bateaux de croisière nombreux dans la Baie d’Halong au Vietnam.
Des dizaines de bateaux sillonnent la baie chaque jour, modifiant l’équilibre fragile du site.

La Baie d’Halong, joyau vietnamien, m’a aussi laissée partagée : beauté saisissante, mais des dizaines de bateaux encombrant les eaux.
À Angkor Wat, la majesté des temples khmers se diluait dans la foule matinale, chacun cherchant le spot parfait pour sa photo.

Lever de soleil à Angkor Wat au Cambodge avec une foule de touristes.
Des foules se rassemblent dès l’aube pour assister au lever de soleil sur Angkor Wat.

En Inde, le Taj Mahal illustre aussi le poids du tourisme de masse. Classé parmi les merveilles du monde, il attire des millions de visiteurs chaque année. Dès l’aube, la file s’étend déjà devant les portes, et il faut souvent jouer des coudes pour apercevoir le mausolée sans une marée de perches à selfie.

La beauté du lieu demeure, mais l’expérience est transformée par la foule et par la difficulté à trouver un moment de silence ou d’intimité. Là encore, on comprend que la magie d’un site peut s’éroder quand il devient victime de son propre succès.

👉 À lire aussi : Voyager en Inde pendant la mousson : 12 bonnes raisons de tenter l’aventure

Barcelone, l’exemple qui gronde.


Et à Barcelone, ma ville d’adoption, j’ai vu les Ramblas saturées, la Sagrada Família encerclée de perches à selfie, les quartiers historiques se vider de leurs habitants pour laisser place aux locations touristiques.

Touristes à Barcelone
Les Ramblas et la Sagrada Família accueillent chaque année des millions de visiteurs.

Barcelone, l’exemple qui gronde. Le 15 juin 2025, une grande marche contre le surtourisme a réuni des manifestants dans le centre de Barcelone, avec des actions symboliques — pistolets à eau, fumigènes, banderoles « Your holidays, my misery » — pour dénoncer l’impact du tourisme de masse sur le logement et le quotidien des habitants. L’événement s’inscrivait dans une journée de mobilisations coordonnées en Europe du Sud et a relancé le débat local sur la régulation des locations touristiques et la diversification du modèle économique. (Reuters)

À noter. Ces actions au « pistolet à eau » sont devenues l’icône médiatique du mouvement barcelonais en 2025 — un geste surtout symbolique, pensé pour attirer l’attention sur la crise du logement et la « touristification » de la ville, plus que pour viser les personnes. (AP News)

Contexte réglementaire. Les autorités espagnoles avaient déjà condamné en 2024 les jets d’eau sur les visiteurs, tout en pointant la nécessité d’encadrer plus strictement les locations de courte durée — un sujet toujours au cœur des débats à Barcelone. (Reuters)

Ces expériences m’ont fait comprendre que derrière l’enchantement, le tourisme de masse peut aussi laisser un goût amer.

Quand l’image est trompeuse

Une autre facette du tourisme de masse, plus subtile mais tout aussi parlante, se joue dans nos photos.
De plus en plus de voyageurs utilisent des filtres ou la technologie pour gommer la foule : un coucher de soleil à Santorin semble soudain désert, Angkor Wat apparaît vide au lever du jour, Barcelone se révèle paisible et sans perches à selfie.

Mais la vérité est toute autre. Ces images lissées cachent le vrai visage du surtourisme, celui qui dérange, qui « gâche » parfois nos clichés, mais qui dit la réalité des lieux visités.

Allée des Baobabs à Madagascar remplie de visiteurs.
L’art de la prise de vue

« Derrière chaque photo Instagram lisse, il y a parfois des files d’attente, des zones interdites, des déchets au bord du chemin — des réalités invisibles qu’on gomme à grands coups de filtres. Sur l’image ci-dessus mon Vêtement cache un couple qui voulait être aux premières loges »

Pour ma part, j’ai choisi une autre voie : je ne retouche pas mes photos. Je préfère montrer un voyage authentique, même imparfait. Oui, j’ai appris à perfectionner l’art de choisir des angles de vue qui minimisent les intrusions dans mes prises de vues. Mais je n’efface pas la foule. Parce que voyager, c’est aussi accepter cette part de réel — et parfois se demander comment nous pouvons collectivement faire mieux.

Les impacts cachés du tourisme de masse

Le tourisme de masse ne se résume pas à une gêne passagère. Ses conséquences sont profondes :

  • Environnementales : pollution, déchets, destruction des écosystèmes fragiles.
  • Culturelles : traditions déformées pour plaire aux visiteurs, perte d’authenticité.
  • Économiques et sociales : inflation des loyers, précarité des emplois saisonniers, inégalités accrues.
  • Humaines : une expérience de voyage appauvrie, où l’on consomme les lieux sans vraiment les vivre.

C’est pourquoi il est urgent d’imaginer des alternatives au tourisme de masse.

Voyager autrement : des alternatives possibles

Faut-il arrêter de voyager ? Non. Mais il est temps de choisir un voyage responsable, plus respectueux des lieux et des habitants.

Voici quelques pistes concrètes :

  • Choisir le hors-saison : un lever de soleil en novembre peut être aussi magique qu’en août.
  • Explorer l’inattendu : quitter les circuits balisés pour découvrir des villages, des quartiers ou des îles moins fréquentés.
  • Privilégier le tourisme durable : hébergements écoresponsables, activités locales respectueuses.
  • Privilégier l’humain : rencontrer les habitants, apprendre quelques mots de leur langue (ma méthode 7C en est née), partager des moments simples.
  • Soutenir l’économie locale : préférer un petit restaurant de quartier à une grande chaîne, un artisan à une boutique standardisée.
  • Prendre le temps : ralentir, marcher, écouter, ressentir. Le slow travel redonne de la valeur au voyage.

Le tourisme de masse ne touche pas seulement les grandes villes ou les sites emblématiques. Même la nature et la faune peuvent en souffrir. Lors de mon safari à Nairobi, j’ai évoqué les dérives actuelles de certaines pratiques : véhicules trop nombreux, comportements irrespectueux vis-à-vis des animaux, pression croissante sur des espaces fragiles.

👉 À lire aussi : Safari à Nairobi : une journée unique au Nairobi National Park

Ces dérives nous rappellent que la problématique est globale : des temples millénaires aux plages caribéennes, des ruelles de Barcelone aux savanes africaines, nous avons une responsabilité collective pour préserver la beauté et l’équilibre de ces lieux.

Conclusion

En cette Journée mondiale du tourisme, je nous invite à réfléchir :
👉 Que voulons-nous laisser comme trace en voyage ? Des déchets et des files d’attente ? Ou des souvenirs vrais, des rencontres humaines, une empreinte légère mais durable ?

Le choix nous appartient. Le tourisme durable et le voyage responsable sont encore possibles.

Voyager autrement, c’est encore possible. Et si chacune de nous partageait une astuce pour éviter le tourisme de masse, nous pourrions inspirer un mouvement collectif.


Et vous, avez-vous déjà ressenti ce poids du tourisme de masse ? Quelle est votre astuce pour voyager autrement ? Partagez-la en commentaire, elle pourrait inspirer une autre voyageuse.


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3 réponses à “Tourisme de Masse : Les Lieux Où Je l’Ai le Plus Ressenti (et Comment Mieux Voyager)”

  1. Avatar de Any
    Any

    J’ai récemment été à Strasbourg (pas une destination lointaine ^^) et j’ai ressenti une légère oppression entre les groupes de touristes suivant leur guide, et les ruelles bondées où l’on passe difficilement parce que tout le monde veut SA photo devant tel lieu.
    J’ai aussi réalisé que je préfère éviter les circuits touristiques et que je pratique déjà, sans m’en rendre compte, le slow travel.
    Merci pour cet article plein de bon sens et de conseils pratiques pour un tourisme plus responsable.

  2. Avatar de Aurélia
    Aurélia

    Nous rencontrons souvent ce problème dans les lieux très touristiques. La meilleure solution reste le slow travel, et si possible voyager hors saison. Même si ça n’efface pas complètement la foule, ça permet de découvrir les endroits sous un autre visage.

  3. Avatar de eric

    J’adhère totalement à ton article car pour avoir beaucoup voyagé autour du monde, je suis lassé des foules et cohortes de touristes … Mon choix maintenant se porte vers des lieux secrets et discrets où je peux pleinement intérioriser l’endroit et sa vibration.

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