Shekhawati Rajasthan, Inde – Étape 2 (Partie 2) : Nawalgarh et Kalyanpura, entre fresques et traditions

Un dernier matin à Anapurat : Mélange d’émotions

Le réveil à Anapurat a un goût doux-amer. Après une douche rapide, je rejoins les femmes dans la cuisine pour le petit-déjeuner. Cependant, un léger sentiment de frustration m’envahit : Mes compagnes de voyage ne m’ont pas attendue ni prévenue. Résultat, j’ai manqué quelques moments précieux et surtout des photos de famille, souvenirs que j’aurais aimé emporter avec moi.

Heureusement, nous prenons tout de même quelques clichés avant notre départ. Ainsi, nous capturons une dernière fois ces sourires chaleureux qui nous ont accompagnés durant notre séjour ici. Je ressens une certaine tristesse en quittant cette famille qui nous a accueillies avec tant de générosité. Mais le voyage continue : cap sur Nawalgarh.


Nawalgarh : Une galerie d’art à ciel ouvert

Sur la route menant à Nawalgarh, les paysages défilent sous un ciel encore menaçant. La campagne du Shekhawati, avec ses champs dorés et ses hameaux isolés, dégage une sérénité intemporelle. De temps à autre, des vaches sacrées traversent nonchalamment la route, interrompant le trafic sans que personne ne s’en offusque.

Nawalgarh est un véritable musée à ciel ouvert. En effet, C’est une ville où les havelis recouvertes de fresques racontent l’histoire des riches marchands Marwaris. L’architecture y est fascinante, mêlant l’opulence indienne et des influences européennes surprenantes.

Une pause gourmande avant la découverte des havelis

Avant d’entrer dans la Podar Haveli, nous faisons une pause pour goûter une spécialité locale : un dessert à base de pois chiches caramélisés. C’est un délice, à la fois croustillant et fondant, parfaitement équilibré en sucre.

La Podar Haveli : un joyau du patrimoine Marwari

En franchissant l’immense porte sculptée de la Podar Haveli (aussi appelée Dr. Ramnath A. Podar Haveli Museum=, nous avons l’impression de pénétrer dans une autre époque. Cette demeure, nommée en hommage à l’une des familles les plus influentes de la région, est un chef-d’œuvre architectural.

Nous arpentons ses galeries ornées de fresques colorées, racontant des scènes de la vie rajasthanie. On note également des influences britanniques et persanes. Certains dessins représentent même des trains à vapeur et des montgolfières, témoignant de l’ouverture de ces marchands sur le monde extérieur.

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Un détail surprenant me frappe : dans l’un des salons, je découvre un jeu traditionnel proche du Ludo, appelé le « Choper », joué avec des Koris (coquillages). Cette ressemblance frappante avec les jeux africains me fascine. L’Inde et l’Afrique ont toujours entretenu des liens commerciaux et culturels, et ces petites traces du passé en sont la preuve vivante.

Choper Game

Nous visitons également les salles transformées en musée, où sont exposées des sculptures impressionnantes. L’une d’elles attire particulièrement mon attention : un buste sculpté avec un voile en transparence, une prouesse artistique saisissante.

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Avant de partir, un vigile nous prend en photo, immortalisant cette visite magique.

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Kalyanpura : Rencontre avec une Inde rurale authentique

En début d’après-midi, nous reprenons la route vers Kalyanpura, un village reculé où nous allons vivre une nouvelle immersion.

Une nouvelle cérémonie de bienvenue

À notre arrivée, vers 15h, nous sommes accueillies avec la même bienveillance que chez la famille d’Anapurat. Une cérémonie de bienvenue hindoue nous attend, mais cette fois, une fleur nous est offerte en plus du traditionnel bindi rouge et du fil rouge au poignet. Je coince cette fleur dans mes cheveux, un petit geste qui me lie encore plus à cette terre.

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À peine installées, nous jouons brièvement avec le petit de la famille, qui nous initie à un jeu de bâtons traditionnel.

Visite de Bugalia, une plantation biologique

Nous sommes ensuite invitées à découvrir Bugalia Organic Farm. Il s’agit d’une plantation biologique, menée par la femme du maître des lieux (ce dernier étant absent à notre arrivée). En parcourant les cultures, je suis frappée par la ressemblance avec les cultures africaines : arachides, le manioc, millet… des aliments familiers qui rappellent les champs de mon enfance.

Malheureusement, l’heure de la moisson n’a pas encore sonné, et nous devons nous contenter d’admirer ces plantes luxuriantes, bercées par la pluie qui commence à tomber.


Une discussion enrichissante sur la terrasse

De retour à la maison, le maître des lieux est enfin là. Nous nous installons sur la terrasse, savourant l’air frais après la pluie.

Il nous raconte une anecdote étonnante sur une mangue rare, la Miyazaki, vendue jusqu’à 2 500 dollars le kilo ! Un prix extravagant qui nous laisse sans voix.


Danse et deuil : Une soirée sous le signe de l’émotion

Comme à Anapurat, nous avons droit à une session de danse avec les femmes, mais cette fois, nous sommes habillées en sari, un cadeau de nos hôtesses.

Cependant, l’atmosphère est un peu plus retenue ce soir, car nous apprenons que le village est en deuil. En signe de respect, le « dancefloor » a été déplacé dans le garage, une manière discrète mais sincère de maintenir la tradition tout en honorant la mémoire du défunt.


Un dernier dîner et une nuit agitée

Après la danse, nous aidons la belle-fille de la famille à préparer les chapatis pour le dîner. Elle s’avère être une excellente professeure, et après quelques essais maladroits, nous maîtrisons enfin la technique.

Le repas est délicieux, mais c’est la préparation de pommes de terre par notre hôtesse qui nous marque le plus : un plat simple mais absolument succulent, sans doute l’un des meilleurs que j’ai goûtés en Inde.

Après le dîner, nous échangeons encore quelques mots avec nos hôtes avant d’aller nous coucher. Mais la nuit sera bruyante et difficile : une musique assourdissante résonne dans le village, une fête battant son plein jusqu’au petit matin.


Tourisme responsable : préserver l’héritage du Shekhawati

À travers notre séjour, nous réalisons l’importance du tourisme responsable pour protéger ce patrimoine unique. Le Shekhawati, encore préservé du tourisme de masse, repose sur la préservation des havelis et l’engagement des habitants. Participer à des initiatives locales, comme la plantation biologique ou les musées communautaires, est essentiel pour soutenir l’économie locale tout en respectant l’histoire et la culture de la région.


Derniers instants dans le Shekhawati : Cap sur le désert du Thar

Demain, une nouvelle étape nous attend. Nous quittons le Shekhawati et ses galeries d’art à ciel ouvert pour nous aventurer dans le désert du Thar, un tout autre décor, fait de dunes et de villages semi-nomades.

Chaque au revoir est un déchirement, mais l’excitation d’une nouvelle aventure nous pousse à avancer…


Conclusion : Entre patrimoine et humanité, Shekhawati nous marque à jamais

Cette deuxième partie du voyage nous a permis de découvrir une autre facette de l’Inde, entre fresques somptueuses, moments de partage et vie rurale authentique.

Le Shekhawati, loin des foules touristiques, restera pour nous une Inde secrète et vibrante, où l’histoire se lit sur les murs et où chaque rencontre est une leçon de vie.

👉 Prochaine étape : Le désert du Thar !


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