Désert du Thar – Étape 5 : Kushlawa, entre traditions et célébrations du 15 août
Après nos découvertes dans les villages de Bheeyasar et Bhojasar, nous poursuivons notre immersion dans le désert du Thar, jusqu’au village de Kushlawa. Cette étape, marquée par la célébration du 15 août, la fête nationale indienne, nous offre un mélange unique de ferveur, d’hospitalité et de rencontres émouvantes.
Départ de Bheeyasar : Une matinée d’émotions
Ainsi, la journée débute sur une note à la fois joyeuse et mélancolique. Après une nuit presque blanche, je parviens à profiter d’une douche tiède, un petit luxe dans ce coin reculé.

Au petit-déjeuner, nous partageons un dernier moment avec nos hôtes et les enfants du village. Avant de partir, nous distribuons les crayons et fournitures scolaires que nous avions achetés.
Un moment inoubliable avec les enfants
Les sourires des enfants en recevant ces petits cadeaux sont électrisants. Indra et Puma, qui m’ont appliqué du henné la veille, me serrent dans leurs bras avant de dire au revoir. Ces instants d’échange, si simples mais si significatifs, me rappellent combien le voyage est avant tout une affaire de rencontres humaines.
Quelques photos plus tard, il est temps de partir. Je ressens une profonde tristesse en quittant Bheeyasar, mais l’excitation pour la suite du périple me pousse à avancer.
Sur la route de Kushlawa : Halte à l’école Adarsh Shikshan Sansthan
Avant de rejoindre Kushlawa, nous faisons une halte à Aau, pour visiter l’école Adarsh Shikshan Sansthan, où travaille Hukmaran. Cet établissement, géré par une ONG, incarne un modèle éducatif remarquable :
- 1 100 élèves, dont 40 % de filles.
- 35 enseignants et 10 femmes au sein du personnel.
Un aperçu des répétitions pour le 15 août

En ce 14 août, l’école est en pleine effervescence avec les répétitions pour la fête nationale :
- Une chorégraphie poétique sur la liberté, interprétée par trois jeunes filles, nous émeut profondément par sa grâce et son message universel.
- Une pyramide humaine, exécutée avec une incroyable coordination, clôture les démonstrations. Une prouesse à l’instar des castellers catalans.

En tant qu’invités d’honneur, nous sommes accueillis chaleureusement. Ainsi, je me laisse même entraîner dans une danse spontanée avec les élèves, un moment de joie partagée.
Avant de partir, nous offrons à l’école un modeste présent et le directeur partage avec nous les défis auxquels il fait face. Par ailleurs, vous trouverez ci-dessous les informations pour contribuer si le coeur vous en dit.

Arrivée à Kushlawa : Un accueil sous la pluie
Ensuite, après deux heures de route, ponctuées d’averses torrentielles et de paysages où les dromadaires déambulent en liberté, nous atteignons Kushlawa.
À notre arrivée, nous sommes accueillis avec une cérémonie traditionnelle menée par la fille aînée de la famille hôte. Bien qu’il n’y ait pas d’électricité à notre arrivée, l’accueil chaleureux compense largement ce petit désagrément.
Travaux des champs avec la matriarche
Après nous être installées dans notre chambre, nous rejoignons la matriarche de la famille dans les champs pour une séance de désherbage. Cette immersion dans la vie agricole du désert est une expérience physique mais gratifiante, nous connectant au quotidien des habitants.
En fin d’après-midi, l’électricité revient, suscitant la joie générale. Nous dînons en famille avant de nous retirer pour la nuit.
15 août : Une journée de fête à Kushlawa
Festivités à l’école Mahatma Gandhi

Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour assister aux festivités du 15 août à l’école voisine, la Mahatma Gandhi Government School.
Nos hôtes, une famille influente dans le village, jouent un rôle clé dans les célébrations. Leur engagement envers l’éducation est évident, plusieurs générations ayant été instituteurs ou professeurs.
Préparatifs et arrivée à l’école
Après un thé citron matinal et une douche rapide, j’enfile mon sari, non sans mal. Sur place, une femme m’aide à l’ajuster correctement, un geste à la fois attentionné et bienveillant.

Nous sommes installées sur la terrasse avec les hommes, tandis que les femmes se regroupent en bas, voilant parfois leur visage. Cette division des espaces reflète une organisation sociale traditionnelle où les hommes et les femmes occupent des rôles distincts lors des célébrations. Le port du voile, quant à lui, symbolise souvent la modestie et le respect envers les aînés ou les inconnus, une pratique ancrée dans les coutumes locales. Cette séparation, bien que traditionnelle, ne manque pas de me choquer et me mettre mal à l’aise du fait que nous soyons traitées différemment.

C’est un jour de fête :
- Les invités locaux apportent des friandises pour les enfants, tandis que nous offrons des cahiers, stylos et crayons.
- Les enfants exécutent des danses, chants et défilés, dans une ambiance de joie et de fierté nationale.
Le directeur de l’école nous convie à une discussion pour nous expliquer les besoins de l’établissement et comment contribuer via un compte dédié. Pour ce faire, il faut passer par un portail web officiel, ce qui est un gage de transparence. plus de details ci dessous.



Découverte du temple Shree Pabuji et son musée
Après un brunch copieux à la maison, nous profitons d’une accalmie pour visiter le Shree Pabuji Temple, un lieu sacré dédié à un héros national vénéré au Rajasthan.

Qui est Pabuji ?
Pabuji est une figure emblématique du Rajasthan, souvent décrit comme un guerrier divin et un protecteur du bétail. De ce fait, sa légende est immortalisée dans des récits chantés et des peintures épiques, notamment :
- Son exploit légendaire à cheval, où il aurait sauté sur plusieurs mètres pour conquérir sa bien-aimée.
- Sa défense héroïque des troupeaux face aux pillards.
À côté du temple, un musée est consacré à sa mémoire, avec des fresques, statues et objets retraçant sa vie. Une statue colossale de Pabuji à cheval veille devant le temple, symbolisant sa bravoure intemporelle.

Sur le chemin du retour, nous assistons aux inondations, où des étendues d’eau transforment temporairement le désert en un miroir géant, reflétant les silhouettes des arbres. Les couleurs grises du ciel se mêlent aux teintes argentées de l’eau, créant un paysage onirique. Face à cette scène unique, je ressens une profonde sérénité, comme si le désert lui-même partageait un moment de calme et de splendeur avec nous.
Rencontre avec Niermalama : Un témoignage poignant
En fin d’après-midi, nous faisons une petite balade pour explorer les dunes de sable, accompagnées de Niermalama, la femme du frère de notre hôte.

Mariée à 10 ans et installée dans la maison de son mari à 12 ans, elle partage avec moi, en quelques mots, des émotions intenses sur son vécu. Cette rencontre, bien que brève, me touche profondément.
Ces traditions de mariage précoce, bien qu’ancrées dans les coutumes locales, suscitent chez moi un mélange d’émotion et de questionnement sur la place des femmes dans ces sociétés rurales. Cela me rappelle combien ces pratiques transcendent les continents. En effet, cela est aussi pratiqué en Afrique. J’en fut personnellement témoin révoltée durant mon enfance. Cependant, cela peut être perçu différemment en fonction des cultures et des époques.

Nous marchons avec elle et son petit-fils vers les dunes, mais une averse soudaine écourte notre sortie.
Soirée conviviale : Coucher de soleil et moments partagés
De retour à la maison, nous profitons d’une soirée tranquille et chaleureuse :
- Une partie de cartes avec les enfants, ponctuée de rires.
- Un moment de contemplation sur le toit pour admirer les couleurs du coucher de soleil, toujours uniques dans le désert.
- Une discussion avec notre hôtesse et sa petite fille, durant laquelle Marie lui fait une tresse, scellant un moment de complicité.

Conclusion : Kushlawa, un mélange d’histoire, de traditions et d’humanité
Cette étape à Kushlawa a été marquée par :
1.✅ La ferveur du 15 août, révélant l’amour des Indiens pour leur pays.
2.✅ La découverte de Pabuji, un héros légendaire dont l’histoire inspire encore.
3.✅ Des rencontres poignantes, comme celle avec Niermalama, qui nous rappellent la complexité des traditions rurales.
4.✅ Un quotidien simple mais riche, mêlant travaux agricoles, cuisine et célébrations.
Kushlawa incarne l’authenticité du Rajasthan, où chaque rencontre est une leçon de vie et chaque paysage une œuvre d’art naturelle.
👉 Prochaine étape : Jodhpur
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