Á la recherche d’un volontariat au Kenya
Quand j’ai décidé de prolonger mon voyage en Afrique de l’Est, je cherchais une expérience de volontariat au Kenya. Je voulais m’impliquer dans un projet local, concret, et qui ait du sens. C’est en explorant les opportunités sur Workaway, une plateforme qui met en relation voyageurs et initiatives locales, que je suis tombée sur YouthPrinua. Leur engagement m’a immédiatement séduite : recycler, éduquer, sensibiliser, agir au cœur des bidonvilles de Nairobi. Quelques jours plus tard, je faisais mes premiers pas à leurs côtés.
YouthPrinua : quand la jeunesse de Nairobi choisit l’action
(Carnet de bord)
Réunion chez KEPRO : penser la gestion des déchets à Nairobi
8h30. Washington vient me chercher. On marche jusqu’au centre de KEPRO pour une réunion sur l’initiative de suivi de la gestion des déchets dans la région de Nairobi. La séance s’étire jusqu’à 13h30. Les défis sont clairs : mesurer l’impact et collecter des données fiables reste compliqué. (KEPRO = l’organisme kényan d’“extended producer responsibility”, qui fédère industriels et acteurs du recyclage.) (KEPRO)
👉 Et vous, avez-vous déjà pensé à l’envers du décor de vos déchets en voyage ?
Baba Dogo : recyclage et éducation à Sacred Heart Institution
Direction Baba Dogo, sur le site du projet de recyclage à Sacred Heart Institution (école/église). Une initiative très concrète où Washington est impliqué, avec Rosine. Nous attendons la mise en place jusqu’à 16h30 : installation d’une cage de stockage pour les recyclables et de poubelles de tri dans les classes. Au-delà du matériel, il y a tout un accompagnement pédagogique pour transmettre les bienfaits du recyclage et de la protection de l’environnement.
👉 Une petite action peut-elle vraiment changer un quartier ? Ces enfants en sont convaincus.
Un Tech Lab au cœur du bidonville
Puis visite du Tech Lab et Centre de ressources de YouthPrinua. Au cœur de Baba Dogo, dans un petit local, ces jeunes ont ouvert un Tech Center avec ordinateurs et un espace ludique ; les étagères croulent sous les livres. Beaucoup d’enfants arrivent sans savoir lire : ici, ils apprennent, jouent, respirent l’insouciance, et s’initient aux valeurs écoresponsables. À côté, une pépinière d’arbres alimente les plantations sur les berges. (Leur programme “Tech in All” vise justement à réduire la fracture numérique et former aux compétences digitales.) (Youthprinua)
« Ici, les enfants découvrent leurs premiers mots, parfois même leur premier sourire insouciant. C’est l’un des aspects les plus émouvants du volontariat avec les enfants au Kenya : voir l’impact immédiat de quelques heures de lecture ou d’animation. »
👉 Croyez-vous que planter un arbre au milieu des déchets puisse changer un avenir ?
Riverside : street art et immondices
On fait ensuite un tour le long des rives de Riverside. C’est vraiment un bidonville. Je comprends pourquoi Kiki était effarée à l’idée de me savoir dans ces parages. Le street art sur les murs répond aux défis que YouthPrinua et d’autres jeunes ont décidé d’affronter : insalubrité, déchets partout. Leur action d’économie circulaire est une lumière dans ce paysage.
18h30. Retour à l’hôtel. Il a plu par intermittence toute la journée.
Catastrophe : Baba Dogo sous les eaux
Le lendemain. Baba Dogo a été inondée dans la nuit. Après le petit-déj, j’appelle Washington. Il me parle du désastre. Je le rejoins à 12h30. La rivière a repris ses droits, emportant maisons, véhicules, et même des vies. J’y passe l’après-midi avec les Blue Angels pour planifier une réponse rapide. Le drame se lit sur tous les visages. Témoignages d’habitants qui ont tenté d’aider comme ils pouvaient.
👉 Et vous, seriez-vous prêts à rejoindre un collectif citoyen pour sauver votre quartier ?
Qui sont les Blue Angels ?
Un collectif de jeunes bénévoles du quartier qui se mobilise en première ligne lors des urgences (crues, inondations, évacuations), pour organiser l’entraide et distribuer les ressources. Mais surtout un collectif engagé dans la sauvegarde et l’amélioration des Nairobi Riverside communities
Message officiel des Blue Angels (24 avril 2025)
(extrait)
BLUE ANGELS EMERGENCY RESPONSE TEAM
Our mission is to prevent any more casualties by river floodings in Nairobi and to find shelter for those who urgently need it. We are organized along Mathare, Nairobi, Gatharaini, and Ngong rivers.
EVACUATION NOTICE
⚠️ Stay away from the rivers! This week a lot more rain (120mm+) is expected […]
👉 Texte complet accessible via le groupe WhatsApp Blue Angels.
Blue Angels : résumé pour la communauté
- ⚠️ Évitez les rivières, surtout la nuit et le matin.
- 🚫 N’entrez jamais dans l’eau pour sauver quelqu’un : privilégiez une perche ou un objet flottant.
- 📞 Urgence : Croix-Rouge du Kenya au 1199 ou +254 703 037 000.
- 🏫 26 coordinateurs recensent les familles affectées, ouvrent des abris et collectent les besoins.
- 📊 10 chefs coordinateurs consolident les données et diffusent les consignes.
👉 Pour recevoir les consignes en temps réel : Rejoindre le groupe WhatsApp.
LEWMO et Chairman : leadership et solidarité
Je visite aussi le centre de recyclage de LEWMO et discute avec plusieurs membres, dont Malvo allias Chairman, leader charismatique et très engagé. Je rencontre Peter, un Hollandais qui les accompagne sur leur projet. En fin de journée, on partage un pilau dans le quartier éthiopien. Retour mouvementé : j’ai failli me faire renverser à Baba Dogo, sauvée in extremis par Chairman.
Korogocho et Komgreen : transformer la précarité par l’économie circulaire
Matin suivant. Je suis épuisée, je me repose jusqu’à 12h. Je rejoins Wash dans une école à Korogocho. Forum entre administration judiciaire et populations des bidonvilles, avec un focus jeunesse. Entre les sessions, de l’animation.
Le cadre de Komgreen me fait visiter le village : une initiative lancée par d’anciens délinquants et travailleuses du sexe pour améliorer le cadre de vie — espaces verts, biogaz, maraîchage hors-sol, récupération d’eau, boulangerie… Des actions d’économie circulaire multiples, portées par des assos qui ne manquent pas d’initiative. Ils ont même créé un parc le long de la rivière Nairobi et un mémorial pour 40 bébés avortés.
Le responsable local m’invite chez sa maman. Hôtesse parfaite : elle insiste pour que je mange. Le cadre est modeste mais propre, niché au cœur d’un bidonville envahi par les immondices de toute la ville, voire de la région. Être accueillie dans une maison simple mais propre, c’est aussi ce que vivent beaucoup de voyageurs en mission de volontariat au Kenya : partager le quotidien des familles, manger ensemble, et mieux comprendre la réalité locale. »
Après cette alte, on passe sur un pont où un drame s’est produit la veille : un homme, en tentant d’en sauver d’autres, a été emporté par les flots. Sous ce pont, les déchets s’accumulent malgré les campagnes d’assainissement. On craint que des familles, faute de mieux, reviennent s’installer près du fleuve alors que l’alerte aux pluies n’est pas levée. Derrière le drame immobilier, des mafias profitent de la précarité.
Washington : la plume d’un leader inspirant
Retour à l’école. Washington prend la parole : il est auteur d’un livre sur la condition des jeunes au Kenya, dont les revenus financent YouthPrinua. (Envoyez-moi un message si vous voulez contribuer et acheter son bouquin.) (Washington Mboya Adongo est d’ailleurs présenté publiquement comme le fondateur de YOUTHPRINUA.) (greeneuropeanjournal.eu)
👉 Envie de soutenir ? Écrivez-moi pour acheter son livre et contribuer à ses actions.
Mathare : coordination et nouvelles alliances
Après le speech, cap sur Mathare pour une réunion de coordination de la réponse d’urgence. Nouvelles parties prenantes (dont une personne de Monday.com) et Mjinga, un artiste peintre. Plus tard, on se retrouve au restaurant pour peaufiner un outil de gestion et de suivi de la catastrophe — un vrai moment d’apprentissage pour les jeunes.
Jour suivant. Suivi depuis l’hôtel : repérages sur le terrain, analyse des premières données.
À propos de YouthPrinua
YouthPrinua est une organisation de jeunesse basée à Baba Dogo (Nairobi), fondée par Washington Mboya Adongo. Leur mission : transformer les bidonvilles par l’éducation, l’écologie, la technologie et l’autonomisation des jeunes.
Leurs piliers :
- 📚 Éducation & empowerment : bibliothèque, tutorat, mentorat, ateliers.
- 🌱 Environnement & économie circulaire : Recycle 4 Water, Football for Plastic League, pépinières d’arbres.
- 💻 Tech in All Program : centre numérique communautaire, ateliers code et e-commerce.
- ♀️ Santé & hygiène reproductive : éducation, serviettes hygiéniques, plaidoyer genre.
Point de vue Noirenvoyage
J’ai vu la boue, les déchets, la peur. Mais j’ai surtout vu des jeunes qui se lèvent. Ici, chaque arbre planté, chaque livre ouvert, chaque plastique recyclé devient un acte de dignité. YouthPrinua, LEWMO, Komgreen, les Blue Angels : des noms simples pour des héros du quotidien.
J’ai envie de les aider — et de vous y emmener.
L’économie circulaire : une solution d’avenir pour Nairobi
L’un des fils rouges de toutes ces initiatives est l’économie circulaire.
Contrairement au modèle linéaire (produire → consommer → jeter), l’économie circulaire repose sur la réutilisation, la réduction des déchets et la valorisation des ressources existantes.
À Nairobi, j’ai vu :
- des poubelles de tri sélectif dans les écoles,
- une cage de stockage pour recyclables à Sacred Heart Institution,
- une pépinière d’arbres alimentant la reforestation des rives,
- la production de biogaz et de maraîchage hors-sol à Korogocho,
- des initiatives de Football for Plastic League où le sport devient outil d’éducation environnementale.
Ces exemples montrent qu’avec peu de moyens mais beaucoup de créativité, les communautés peuvent inventer des solutions circulaires adaptées à leur contexte.
Mon accompagnement : tracer un plan d’action circulaire
En tant que voyageuse et consultante, je crois profondément que ces expériences ne doivent pas rester isolées. Beaucoup d’organisations, d’écoles, ou de projets communautaires veulent s’engager mais ne savent pas par où commencer.
C’est là que j’interviens :
- aider à diagnostiquer la situation actuelle,
- définir des objectifs réalistes (réduction des déchets, tri, sensibilisation),
- tracer un plan d’action d’économie circulaire sur mesure,
- accompagner la mise en œuvre et le suivi d’impact.
👉 Si vous êtes une organisation, une école ou un projet engagé et que vous souhaitez tracer votre propre chemin vers l’économie circulaire, contactez-moi. Ensemble, nous pouvons transformer vos idées en actions concrètes.
Note de contexte (déchets & gouvernance)
La gestion des déchets à Nairobi s’inscrit désormais dans un cadre d’EPR (responsabilité élargie des producteurs) où KEPRO joue le rôle d’organisation de responsabilité des producteurs, en lien avec des acteurs publics et privés — un point central pour les projets que j’ai suivis cette semaine. (KEPRO)
Conclusion : espoir au milieu des déchets
Ces jours passés avec YouthPrinua et les Blue Angels m’ont bouleversée. Entre les inondations meurtrières, les bidonvilles insalubres, et les drames humains, j’ai vu des jeunes debout.
Chaque arbre planté, chaque livre lu, chaque message d’alerte partagé est une victoire.
✨ YouthPrinua et les Blue Angels prouvent que même dans l’adversité, l’Afrique invente des solutions de dignité et de solidarité.
👉 Tu veux les aider ? Contacte-moi ou découvre leur site : youthprinua.org.
Des jeunes en première ligne
Au milieu des inondations, des déchets et des drames, j’ai rencontré des héros du quotidien. Washington, YouthPrinua, Komgreen, les Blue Angels, Chairman et LEWMO : des noms simples, mais porteurs d’une énergie immense.
✨ Leur message est clair : l’avenir de Nairobi s’écrit par la jeunesse, avec des arbres plantés, des livres ouverts et des mains tendues.
👉 Et vous, comment soutenez-vous la jeunesse et l’environnement lors de vos voyages ? Laissez votre réponse en commentaire.
Au fil de ce volontariat improvisé avec YouthPrinua, j’ai découvert la force d’une jeunesse qui invente l’avenir au milieu des bidonvilles et des inondations. J’ai aussi compris que l’économie circulaire n’est pas un concept théorique : c’est une nécessité, et surtout une opportunité.
La plupart des missions de volontariat au Kenya durent de quelques semaines à plusieurs mois. Elles demandent de l’adaptation, mais offrent en retour une immersion culturelle unique et des liens humains inoubliables.
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